مجلة مغرب القانونمقالات بالفرنسيةKOLONE HICHAM: Les crises sanitaires, une menace à la paix et à la sécurité internationale : L’exemple du covid-19

KOLONE HICHAM: Les crises sanitaires, une menace à la paix et à la sécurité internationale : L’exemple du covid-19

KOLONE HICHAM Doctorant en Droit public et Sciences politiques

Résumé

L’objectif de cet article est de mettre l’accent sur ce nouveau défi mondial de coronavirus, qui continue de menacer la stabilité du monde, voire ses répercussions sur les domaines sécuritaires, économiques, sociales, humanitaire…etc. et d’essayer de trouver une réponse collective a cette crise sanitaire, tout en s’arrêtant sur les autres épidémies ( VIH et Ebola) qui ont poussé la communauté internationale à réagir, par le biais du Conseil de Sécurité des Nations Unies premier responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales, en vertu du chapitre VII de la charte de San Francisco de 1945.

Abstract

The objective of this article is to focus on this new global challenge of coronavirus, which continues to threaten the stability of the world, even its repercussions on the security, economic, social, humanitarian … etc. and try to find a collective response to this health crisis, while stopping on the other epidemics (HIV and Ebola) that have pushed the international community to react, through the Security Council of the United Nations first responsible for the maintenance of international peace and security, under Chapter VII of the Charter of San Francisco in 1945.


Introduction

On peut déduire de l’article 39 de la Charte des Nations unies qui stipule : « Le Conseil de sécurité constate l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression et fait des recommandations ou décide quelles mesures seront prises (…) pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales »[1], que le Conseil de sécurité peut recourir au Chapitre VII de la Charte dans trois cas spécifiques seulement : un acte d’agression, une rupture de la paix ou une menace contre la paix. Mais nous pouvons dire que la notion de « menace contre la paix » reste la plus importante et la plus large.

Il est à signaler que la Charte des Nations unies ne comporte pas de définition de la notion de maintien de la paix, qui reste vague, mais l’approche la plus classique adoptée par le conseil de sécurité, pendant plusieurs décennies et jusqu’à nos jour sont les conflits armés traditionnels, c’est-à-dire entre Etats.

La menace à la paix et la sécurité internationales reste nécessairement un concept évasif, imprécis car malléable, laissant les coudées franches au Conseil de sécurité dans son travail de qualification marqué du sceau de la discrétionnarité.[2]

En réalité, c’est la pratique du conseil de sécurité (Résolutions et déclarations) qui peut  déterminer l’interprétation de ce concept, surtout dans un monde en perpétuel changement.

Cette notion de menace à la paix internationale permet au Conseil de sécurité de faire jouer pleinement le potentiel créateur de son pouvoir de qualification des situations de menace à la paix, qualification qui permet d’ouvrir le chapitre VII au même titre que la rupture de la paix ou l’agression et autoriser éventuellement un recours à la force armée ou de prendre des sanctions économiques à l’encontre d’Etats ou d’individus. La pratique a montré toute la richesse dans la qualification des situations de menaces à la paix, le « réservoir illimité de pouvoirs ».[3]

Certes, l’ordre international est toujours en mutation, ce qui n’est pas une réalité nouvelle. Mais le monde d’aujourd’hui doit faire face à de graves menaces, et l’ONU doit gérer les nouveaux enjeux : terrorisme, changements climatiques, cybercriminalité, guerres et conflits, injustices et inégalités, migration…etc., et parmi ces nouveaux défis on trouve les maladies et en particulier les pandémies, comme le Covid-19 qui continue de mettre en péril la paix et la sécurité internationale.

Kofi Annan, dans un rapport sur la paix, le développement et les droits de la personne, affirmait que les maladies infectieuses devaient faire l’objet de la même riposte que le terrorisme.

Peut-on donc qualifier les pandémies en générale, et le Coronavirus en particulier, de menace à la paix et à la sécurité  internationales ?

Pour répondre à cette problématique, nous allons adopter le plan suivant :

  • Les efforts déployés par l’organisation des Nation Unies pour lutter contre le SIDA.
  • Ebola, une épidémie qualifiée de menace à la paix par le Conseil de sécurité de l’ONU.
  • Covid-19 un nouveau défi pour la communauté internationale dans son ensemble.

1.Les efforts considérables déployés par l’organisation des Nation Unies pour lutter contre le SIDA

Le syndrome d’immunodéficience acquise (sida) peut être transmis lors de rapports sexuels non protégés avec une personne infectée, lors de l’utilisation de seringues, d’aiguilles ou d’autres instruments pointus ou tranchants contaminés, lors d’une transfusion de sang faite avec du sang contaminé. Il peut également se transmettre par une mère infectée à son enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement au sein.[4]

Selon une fiche d’information publiée, par les Nations Unies dans le cadre de son Programme sur le VIH / SIDA (ONUSIDA), lors de la journée mondiale du sida le 1er décembre 2019 :

  • 5 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale (fin juin 2019).
  • 9 millions de personnes vivaient avec le VIH (en 2018).
  • 7 millions de personnes sont devenues nouvellement infectées par le VIH (en 2018). 770 000 [570 000–1.1 millions] de personnes sont décédées de maladies liées au sida (en 2018).
  • 9 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie (en 2018).
  • 32 millions de personnes décédées de suite de maladies liées au sida depuis le début de l’épidémie (en 2018).[5]

Ceci à pousser l’ONU et ses organes chargés de cette question, depuis 1996, a mené  des efforts considérables et à prendre des mesures efficaces pour essayer de  baisser les infections et les décès liés au VIH.

Dans sa résolution S/RES/1308 (17 juillet 2000) le Conseil de sécurité de l’ONU, n’a pas qualifié le SIDA de menace à la paix et la sécurité internationales, mais il a associé les mandats et la formation des opérations de paix à la prévention de la propagation du VIH/SIDA.

Onze ans après l’adoption de cette résolution, où il reconnaissait la menace que pouvait poser le VIH/sida à la stabilité et à la sécurité internationales, le Conseil de sécurité a souligné, qu’une action internationale « urgente et coordonnée » reste indispensable à la communauté internationale afin de lui permettre d’enrayer l’impact de la pandémie durant et après les conflits.  Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon, a appelé de son côté le Conseil et les États Membres à se concentrer sur la réalisation de l’objectif « zéro », qu’il a défini comme étant une situation et une période au cours de laquelle le monde ne connaitrait « aucune infection, aucune discrimination et aucun mort du VIH/sida ». [6]

مقال قد يهمك :   Moubtakir SALMA: L'élaboration d'un droit international de la concurrence,est ce réalisable

De plus, le Conseil de sécurité a consacré une autre de ses résolutions, la résolution  1983 (2011), qui a été adopté à l’unanimité, toujours en dehors du chapitre VII, à la question du VIH/SIDA, et dans laquelle il a souligné la « nécessité de mener une action efficace et coordonnée aux niveaux local, national, régional et international pour lutter contre l’épidémie et atténuer ses effets », ainsi que la « nécessité d’une intervention cohérente des Nations Unies pour aider les États Membres à faire face à ce problème ».

il a invité le Secrétaire général des Nations Unies, toujours selon l’énoncé de cette résolution, d’« envisager de prendre en compte les besoins pertinents des populations vivant avec le VIH, affectées par le virus et vulnérables dans ce domaine, y compris les femmes et les filles, dans ses activités concernant la prévention et le règlement des conflits, le maintien de la paix et de la sécurité internationales, la prévention des violences sexuelles liées à un conflit et l’intervention en la matière, ainsi que la consolidation de la paix après les conflits ».

De son côté, le huitième Secrétaire général de l’ONU monsieur Ban Ki-Moon a ainsi appelé les États Membres à coopérer pour faire face au SIDA dans le cadre des campagnes contre les violences sexuelles et pour la promotion des droits des femmes.

Enormément préoccupé par la manière dont le VIH et les conflits armés étaient interconnectés, Michel Sidibé, le Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), a déclaré quant à lui, que la réaction  mondiale pour lutter contre le sida se trouvait à la « croisée des chemins », après des progrès significatifs réalisés depuis l’adoption de la résolution 1308 (2000) du Conseil de sécurité et celle de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de l’Assemblée générale, tout en soulignant l’importance de la résolution 1983 (2011).

Mettre fin à l’épidémie du sida est plus qu’un devoir historique pour les 39 millions de personnes qui sont mortes de la maladie. Cela représente également une occasion inoubliable pour jeter les bases d’un monde plus sain, plus juste et plus équitable pour les générations futures. Mettre fin à l’épidémie du sida inspirera des efforts plus étendus en matière de santé et de développement mondial, démontrant ainsi ce qui peut être réalisé grâce à la solidarité mondiale, aux actions fondées sur des données avérées et aux partenariats multisectoriels.[7]

2.Ebola, une épidémie qualifiée de menace à la paix par le Conseil de sécurité de l’ONU

L’apparition des pandémies peut impacter la communauté internationale dans son ensemble, surtout lorsqu’elles frappent les pays pauvres et fragiles.

Cependant, il faut rappeler ici que le trafic économique et les échanges commerciales, qui se réalisent à travers le transport des personnes et des marchandises…etc., favorisent et facilitent la propagation des maladies et des pandémies chez les êtres humains et chez animaux.

Ce fut le cas pour la fièvre hémorragique à virus Ebola, qui est apparue pour la première fois en 1976, lors de 2 flambées simultanées à Nzara (aujourd’hui au Soudan du Sud) et à Yambuku (République démocratique du Congo). Yambuku étant situé près de la rivière Ebola, celle-ci a donné son nom à la maladie.

Fièvre, fatigue, douleurs musculaires, vomissements, diarrhée, céphalées, et mal de gorge…etc., sont bien les symptômes de cette maladie mortelle, qui se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine. Selon l’OMS Le taux de létalité[8] moyen est d’environ 50%. Au cours des flambées précédentes, les taux sont allés de 25% à 90%.[9]

C’est dans ce contexte que le conseil de sécurité, a considéré, pour la première fois, qu’une telle pandémie constituait une menace contre la paix.

En effet, Dans sa résolution 2177 (2014) adoptée le 18 septembre 2014, le Conseil de sécurité des Nations Unies a « jug[é] que l’ampleur extraordinaire de l’épidémie d’Ebola en Afrique constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales ».[10]

C’est la première fois dans l’histoire du Conseil de sécurité qu’une épidémie est qualifiée « de menace à la paix et à la sécurité internationales », a fait observer aujourd’hui le représentant de la France devant la résolution S/RES/2177(2014), au record battu de 134 coauteurs, que le Conseil a adoptée, à l’unanimité, pour combattre l’épidémie d’Ebola qui sévit en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.  « Devant l’épidémie la plus grave que le monde n’ait jamais connue », le Secrétaire général de l’ONU a proposé la création d’une mission des Nations Unies pour la réponse d’urgence à Ebola(UNMEER).[11]

C’est la raison pour laquelle, l’ONU a essayé de faire face à cette grave épidémie, on adoptant les mesures suivantes:

  • arrêter la propagation du virus ;
  • soigner les malades ;
  • assurer les services essentiels ;
  • préserver la stabilité et prévenir d’autres irruptions de la maladie.

De ce fait, on peut bien considérer cette résolution du Conseil de sécurité, comme un progrès remarquable en ce qu’elle qualifie, pour la première fois, une crise sanitaire de menace à la paix et la sécurité internationales, ce qui va permettre d’imposer des mesures contraignantes contre les Etats concernés, alors que la résolution 2177 (2014) n’a pas cité le Chapitre VII de la Charte des Nations unies comme référence.

3.Covid-19 un nouveau défi pour la communauté internationale dans son ensemble

  •   Le COVID-19 est une maladie infectieuse qui a été découverte à Wuhan (Chine) en décembre 2019. Parmi ces symptômes la fièvre, la fatigue, une toux sèche, des douleurs, une congestion nasale, un écoulement nasal et des maux de gorge ou une diarrhée.  Ce virus est transmissible par contact avec des gouttelettes respiratoires d’une personne malade qui vient de tousser ou d’éternuer, plutôt que par voie aérienne.
  • Au début de la propagation, L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a porté la menace que représente le Covid-19 à « très élevée » au niveau mondial, alors que plusieurs cas ont été confirmé.

Le 13 mars 2020, la pandémie a été annoncée par Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse à Genève. « Nous avons donc estimé que le Covid-19 peut être qualifié de pandémie », a-t-il dit. « Nous n’avons jamais vu une pandémie déclenchée par un coronavirus ». Au cours des deux dernières semaines, le nombre de cas en dehors de la Chine a été multiplié par 13 et le nombre de pays touchés a triplé, selon l’OMS. « Décrire la situation comme une pandémie ne change pas ce que fait l’OMS, et cela ne change pas ce que les pays devraient faire », a-t-il affirmé.[12]

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé le monde entier à déclarer la guerre au COVID-19, deux jours après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a déclaré comme une pandémie, “Cela signifie que les pays ont la responsabilité de se préparer, de redoubler d’efforts en mettant en place des stratégies de contrôle efficaces, en activant et en renforçant les systèmes de réponse d’urgence, augmentant largement la capacité de test et l’accès aux soins médicaux pour les patients, préparant les hôpitaux (…) et développant des interventions médicales qui sauvent des vies”, a détaillé M. Guterres.Cette propagation rapide de l’épidémie a même poussé les Nations Unies à diminuer leurs réunions et l’accueil du grand public à leur siège, tout en rappelant que tous les Etats doivent prendre des mesures strictes pour ralentir cette épidémie et réduire son impact.

مقال قد يهمك :   HABBOUBI REDOUANE: DIAGNOSTIC DE LA COOPERATION MULTIDIMENSIONNELLE MAROCO-AFRICAINE

A cause de cette nouvelle pandémie, on peut dire que la communauté internationale vit de vrais problèmes :

La pandémie a fait plus de  3 813 937 morts, et les malades ont dépassé 176 339 190 dans le monde.[13]

Au début il n’existe aucun vaccin ou médicament pour traiter ce virus sauf quelques traitements dédiés à la malaria qui sont en phase d’expérimentation, mais aujourd’hui il y a plusieurs types de vaccin dans le monde : Pfizer/BioNTech, Johnson & Johnson, Moderna, AstraZeneca, Spoutnik, Sinopharm …etc. ceci à suciter l’un des grands problèmes géopolitiques de notre temps, à savoir l’inégalité d’accès aux vaccins.

C’est pour cette raison que l’Organisation mondiale de la santé en partenariat avec le GAVI (Global Alliance for Vaccines and Immunization), a mis en place le programme Covax qui bénéficie du soutien financier de nombreux pays, communautés et ONG. Ce programme vise à obtenir deux milliards de doses de vaccin. 92 pays à revenu faible ou intermédiaire, sont éligibles au programme Covax.[14]

L’actuelle situation a eu des répercussions sur les droits de l’homme surtout avec les confinements, quarantaines et autres mesures semblables, adoptés par l’ensemble des pays affectés, visant à contenir et combattre la propagation de la  COVID-19.

C’est la raison pour laquelle Le Haut-Commissaire  des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a insisté sur la nécessité pour les gouvernements d’introduire des mesures pour ralentir la propagation de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), et d’adopter de nouveaux moyens supplémentaires pour réduire l’incidence potentiellement négative de ces mesures sur la vie des populations :

« En tant que médecin, je comprends qu’il est nécessaire de mettre en place diverses mesures pour combattre la COVID-19, et en tant qu’ancienne chef de gouvernement, je comprends à quel point il est difficile de maintenir un certain équilibre lorsque des décisions délicates doivent être prises », a déclaré Mme Bachelet. « Cependant, nos efforts pour combattre ce virus ne marcheront pas, à moins que nous n’abordions le problème de façon globale, y compris en s’efforçant de protéger du mieux possible les personnes les plus vulnérables et délaissées de la société, tant du point de vue médical qu’économique ». « Sont concernées notamment les personnes à faible revenu, les populations rurales isolées, les personnes ayant des problèmes médicaux existants, les personnes handicapées et les personnes âgées vivant seules ou dans des établissements spécialisés », a-t-elle ajouté.[15]

La Haut-Commissaire s’est félicitée du fait que certains gouvernements, ainsi que des organisations internationales, commencent à mettre en place des mesures afin d’atténuer l’impact de cette situation sur les droits économiques et sociaux des populations.

Il faut saluer ici l’effort fourni par le Maroc qui a pris des mesures considérables et au bon moment :

  • Déclaration de l’état d’urgence sanitaire et faire appel à la médecine militaire ;
  • Des opérations de désinfection et de stérilisation ;
  • La mise en place d’un Fonds spécial de gestion du covid-19,
  • Une aide financière pour soutenir les différentes catégories de personnes ;
  • Réussir l’enseignement à distance ;
  • Report de dépôt des déclarations fiscales ;
  • L’accès au vaccin anti-covid…etc.

Cette pandémie d’une autre dimension que celle du VIH-Sida ou d’Ebola, a eu des conséquences majeures sur la vie économique et sociale, ainsi que sur les relations internationales.

a-Coronavirus une vraie crise économique mondiale :

L’Economie mondiale a été directement et lourdement impactée par la crise née de cette nouvelle pandémie de coronavirus, et elle a un effet dévastateur sur tous les secteurs sociaux et économiques: Le secteur des voyages et du tourisme (l’hébergement et la restauration), ainsi que la construction, les secteurs de transport maritime et aérien, les industries métalliques et mécaniques notamment l’industrie automobile est confrontée à un arrêt brutal et généralisé, les industries du textile et du cuir,  l’agriculture et la sécurité alimentaire ont également été gravement touchées.

De ce fait, les économistes de l’ONU estiment que la crise du nouveau coronavirus pourrait coûter cette année au moins 1.000 milliards de dollars, voire plus, à l’économie mondiale, a indiqué Antonio Guterres, tout en mettant en garde contre la panique. Il a noté que : “L’heure est à la prudence, pas à la panique; à la science, pas à la stigmatisation; aux faits, pas à la crainte. Bien que la situation soit déclarée comme une pandémie, c’est une situation que nous pouvons contrôler”[16]

b-    Les droits de l’homme aux temps de Coronavirus:

L’actuelle situation a eu des répercussions sur les droits de l’homme surtout avec les confinements, quarantaines et autres mesures semblables, adoptés par l’ensemble des pays affectés, visant à contenir et combattre la propagation de la pandémie.

Pour l’ensemble des Etats, à cause ou grâce à cette pandémie,  il s’agissait à la fois d’être transparent, tout en évitant de provoquer la panique, de confiner une grande partie de la population, tout en garantissant son adhésion à la limitation de ses libertés de circuler, de voyager, de s’associer etc. de mobiliser tous les moyens humains, matériels et financiers pour répondre à l’urgence sanitaire, tout en continuant à assurer les services publics fondamentaux, de se résigner à la réduction drastique des revenus de l’Etat tout en œuvrant pour assurer un revenu minimal pour les plus vulnérables et les marginalisés.[17]

Malheureusement, coronavirus sert de prétexte pour certains chefs politiques à fin d’obtenir de nouveaux pouvoirs par décret d’urgence et défendre leurs propres intérêts, mettant de côté les principes des droits de l’homme, de la démocratie et de l’État de droit au nom de l’urgence. Nous pouvons donner comme exemple ici :

C’est un devoir civil de tenir les gouvernements responsables et de protester (dans les limites légitimes de la distanciation sociale). Les juges, les parlementaires, les fonctionnaires du gouvernement et les journalistes doivent tous remplir leurs devoirs pour faire respecter l’État de droit. La communauté internationale doit également exprimer sa solidarité en faveur des droits de chaque personne dans chaque pays.

مقال قد يهمك :   TIKNIL/Belha:  La participation des citoyens dans la prise de la décision publique locale

C’est la raison pour laquelle, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme note qu’en vertu du droit international des droits de l’homme, la législation et les mesures d’urgence doivent être strictement temporaires et rester soumises à un contrôle législatif et judiciaire significatif.

Sans oublier la question de tester les vaccins contre coronavirus sur les africains (cobayes) qui constitue une atteinte aux droits de l’homme.

C.Coronavirus et son impact sur les relations internationales :

Dès le début de la propagation de coronavirus, une guerre froide s’est  déclenchée entre la Chine et les Etats unis d’Amérique sur l’origine du virus, surtout après la déclaration de Zhao Li Jian, un porte-parole de la diplomatie chinoise qui a publié sur Twitter « Il est possible que ce soit l’armée américaine qui ait apporté l’épidémie à Wuhan », « Les États-Unis nous doivent une explication ».[18] Mais on peut dire que cette thèse du complot nécessite des arguments plus forts, surtout que les USA ont beaucoup souffert à cause de cette pandémie.

Ensuite, on peut dire que les relations au sein de l’Union Européenne sont devenus plus détendues, surtout avec l’absence de solidarité envers l’Italie, premier pays touché en nombre de morts, suite à cela le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, a appelé l’UE “à ne pas commettre d’erreurs tragiques”. Sinon, “l’édifice européen tout entier risque de perdre sa raison d’être”, de sa part le président français Emmanuel Macron a déclaré que “Nous ne surmonterons pas cette crise sans une solidarité européenne forte, au niveau sanitaire et budgétaire”. Par contre l’Italie a reçu de l’aide de la part des pays comme la Chine, la Russie et de Cuba.

Autre chose que nous pouvons évoquer dans ce contexte, c’est l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU face à cette pandémie, car sur le plan international, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM), l’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA), le G.7 ont été parmi les organismes internationaux ayant accompagné l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans l’adoption de décisions spécifiques destinées à assister les pays dans leur ‘’guerre’’ face à cette pandémie, mais au niveau de l’Organisation des Nations unies, même si le Secrétaire général a multiplié les déclarations depuis l’irruption du virus, le Conseil de Sécurité s’est abstenu de toute prise de position, alors que ce même organe avait, dans le passé, déclaré le VIH-SIDA et Ebola, menaces à la paix et à la sécurité internationales.[19]

Enfin, on a constaté la déclaration d’une guerre intense entre tous les Etats du monde, pour essayer de se doter des moyens pour faire face au coronavirus : Bavettes, solution hydroalcooliques, et finalement du vaccin anti-covid.

Conclusion :

On peut se demander à la fin, Pourquoi le Conseil de Sécurité de l’ONU, reste silencieux jusqu’à aujourd’hui face à ce phénomène qui mis en péril la stabilité du monde entier ? Surtout que la santé est l’affaire de la communauté internationale dans son ensemble, et nous avons besoin d’un dispositif de coordination pour faire face à cette pandémie qui risque de porter gravement atteinte à la paix et à la sécurité internationale.

En revanche, COVID-19 a eu un impact positif sur l’environnement, c’est dans ce contexte, que les satellites de la NASA et de Copernicus (programme européen de surveillance de la Terre) ont pu constater les avantages des mises en quarantaine de la Chine et de l’Italie. Les résultats de leurs observations sont frappants : la pollution atmosphérique a fortement chuté.


(*) Cet article est accepté par le comité scientifique du Centre maroc du droit pour les études et les recherches juridique

[1] Article 39 de la Charte des Nations unies

[2] J. COMBACAU, « Le pouvoir de qualification du Conseil de sécurité », pp. 25-36

[3]   Mélanie Dubuy,  « LA VIOLATION DES DROITS DE L’HOMME, UNE MENACE À LA PAIX ?UNE RÉTROSPECTIVE DE L’ÉVOLUTION DE LA QUALIFICATION DE MENACE À LA PAIX EN LIEN DIRECT OU INDIRECT AVEC LA VIOLATION DES DROITS DE L’HOMME »,  IRENEE / Université de Lorraine | « Civitas Europa » 2018/2 N° 41 | pages 13 à 31  page 14

[4] Définition du VIH, disponible sur https://www.un.org/ vue le 02/03/2020 à 7 :00

[5] LE SIDA EN CHIFFRES sur www.unaids.org/fr vue le 06/03/2021 à 16:50

[6] Le Conseil de sécurité souligne qu’une action globale, urgente et coordonnée reste indispensable pour enrayer l’impact du VIH/sida durant et après les conflits, disponible sur https://www.un.org/ vue le 15/12/2020 à 23 :20

[7] 90-90-90 Une cible ambitieuse de traitement pour aider à mettre fin à l’épidémie du sida,  ONUSIDA2014, disponible sur https://www.un.org/

[8]  Le taux de létalité est la proportion de décès liés à une maladie ou à une affection particulière, par rapport au nombre total de cas atteints par la maladie, à ne pas confondre avec le taux de mortalité.

[9]  Maladie à virus Ebola sur https://www.who.int/fr vue le 15/12/2020 à 20:20

[10] S/RES/2176 (2014)

[11]Face à l’épidémie d’Ebola dont « l’ampleur constitue une menace à la paix », le Conseil adopte une résolution historique et note la proposition d’une mission d’urgence de l’ONU. Disponible sur : https://www.un.org/press/fr/2014 vue le 05/03/2020

[12] Déclaration de Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, durant la conférence de presse à Genève, du13 mars 2020disponible sur : https://www.who.int/fr vue le 29/03/2020 à 10:25

[13] Selon des statistiques données par l’OMS, disonible sur https://www.who.int/fr vu le: 15/06/2021 à 16:45

[14] Amor Toumi, Ancien haut fonctionnaire de l’OMS, La problématique des vaccins contre le Covid-19, disponible sur : www.leaders.com vu le 10/06/2021 à 19 :00

[15] Déclaration du Haut-Commissaire  des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet disponible sur :https://www.ohchr.org/ vue le 05/04/2020 à 09 :00

[16] (COVID-19) Le chef de l’ONU appelle le monde à déclarer la guerre au COVID-19 vue sur http://french.china.org.cn/ le 27/04/2020

[17] Mohammed Loulichki, le Covid-19, une menace à la paix et la sécurité internationales?page 3, disponible sur www.policycenter.ma

[18] Coronavirus : la Chine accuse les Etats-Unis d’être à l’origine de la pandémie, disponible sur  http://www.leparisien.fr/ vue le 04/04/2020 à 20 :00

[19] Mohammed Loulichki ., Op. cit, page 3

error: عذرا, لا يمكن حاليا نسخ او طباعة محتوى الموقع للمزيد من المعلومات المرجوا التواصل مع فريق الموقع عبر البريد الالكتروني : [email protected]