Mustapha Ryani: LA TRADUCTION JURIDIQUE AU MAROC
Mustapha Ryani Ecole supérieur roi Fahd traduction Tanger, Maroc.
LA TRADUCTION JURIDIQUE AU MAROC :
Analyse comparative de l’équivalence terminologique en corpus parallèle de traduction du code des obligations et des contrats marocain français – arabe
Résumé
La traduction juridique au Maroc et son équivalence terminologique s’inscrivent dans le cadre de la problématique qui caractérise la traduction juridique comme une traduction spécialisée de la terminologie, du discours du droit et ses effets juridiques. Pour approcher ce domaine de traduction, nous avons présenté deux hypothèses au début de ce travail afin d’étudier deux stratégies de traduction à savoir la stratégie formelle et fonctionnelle. Pour réaliser cette tâche, nous avons choisi le corpus parallèle de traduction de la loi législative marocaine du dahir des obligations et des contrats afin de vérifier et de déterminer la stratégie de traduction suivie par le traducteur officiel marocain.
En se basant sur l’analyse comparative du corpus parallèle de traduction du DOC (voir les grilles d’analyse comparative du corpus), les résultats montrent que la stratégie de traduction suivie est une stratégie formelle pour traduire les articles parce que le traducteur officiel a employé les procédés directs de traduction pour traduire la terminologie et les effets juridiques. Cependant, les termes juridiques et les articles sont traduits parfois par le procédé de l’équivalence et dans plusieurs cas combiné avec d’autres procédés directs ou obliques qui nous permettent de réaliser une équivalence fonctionnelle ou formelle suivant leur nature et leur degré de domination.
Mots-clés : traduction juridique, équivalence, terminologie, traduction spécialisée, discours, droit, effets juridiques, stratégie formelle, stratégie fonctionnelle, corpus parallèle, loi législative, procédés directs, procédés obliques.
Abstract
Legal translation in Morocco and its terminological equivalence are part of the problem that characterizes legal translation as a specialized translation of terminology, the discourse of law and its legal effects. To approach this field of translation, we presented two hypotheses at the beginning of this work in order to study two translation strategies namely the formal and functional strategy. To carry out this task, we chose the parallel corpus of translation of the Moroccan law of the Dahir of obligations and contracts in order to verify and determine the translation strategy followed by the Moroccan official translator.
Based on the comparative analysis of the DOC’s parallel translation corpus (see the corpus benchmarking tables), the results show that the translation strategy followed is a formal strategy for translating articles because the official translator has used direct translation methods to translate terminology and legal effects. However, legal terms and articles are sometimes translated by the process equivalence and in many cases combined with other direct or oblique processes that enable us to achieve functional or formal equivalence according to their nature and their degree of domination.
Keywords : legal translation, equivalence, terminology, specialized translation, speech, law, legal effects, formal strategy, functional strategy, parallel corpora, legislative law, direct processes, oblique processes.
Introduction
La traduction juridique au Maroc et son équivalence terminologique s’inscrivent dans le cadre de la problématique qui caractérise la traduction juridique en général. Son objet est le droit qui se distingue par sa langue spécialisée ou la terminologie juridique, le style juridique, les effets juridiques, la différence des systèmes linguistiques, juridiques, politiques et culturels. Ces éléments engendrent la problématique de la traduction juridique et sa terminologie d’une langue à l’autre.
Le droit marocain a évolué par trois périodes décisives : précoloniale, coloniale et la période contemporaine. Il s’est inspiré du droit positif français surtout le dahir des obligations et des contrats de 1913 dont la terminologie a subi beaucoup d’influence du système juridique français surtout après sa traduction en 1964. La différence des systèmes linguistiques, juridiques et culturels ont constitués une problématique réelle relative à la fois à l’équivalence de la terminologie juridique et la traduction du discours du droit et ses effets juridiques.
Pour cette raison, on a présenté deux hypothèses dans ce travail soumises à l’analyse comparative pour étudier les stratégies de traduction à savoir : la stratégie formelle et la stratégie fonctionnelle en se basant sur le choix d’un corpus parallèle de traduction du texte législatif marocain du dahir des obligations et des contrats comme un corpus représentatif du domaine juridique marocain. Cette tâche suppose la vérification des procédés de traduction directs et obliques utilisés par le traducteur pour étudier les stratégies de traduction suivies pour traduire la loi législative à savoir la stratégie formelle ou fonctionnelle en se basant sur une méthodologie analytique et comparative du corpus parallèle de traduction en utilisant les articles de droit sources et cibles comme des unités de traduction.
Les étapes méthodologiques consistent à :
- Aligner des unités de traduction constituées par des articles du corpus du code des obligations et des contrats ;
- Relever la terminologie des articles sources et cibles pour déterminer les procédés utilisés pour la traduction ;
- Comparer et analyser à la fois la traduction de la terminologie et les contenus des articles ;
- Déterminer la stratégie de traduction adoptée par le traducteur.
Ces étapes sont conçues dans le cadre de l’approche de l’analyse du discours qui conçoit le discours juridique dans son contexte intralinguistique ou le contexte textuel et extralinguistique, c’est-à-dire le contexte socioculturel du texte en relation avec ses conditions de production.[1]
I.CADRE THÉORIQUE DE LA TRADUCTION JURIDIQUE ET SON ÉQUIVALENCE TERMINOLOGIQUE
1- Cadre théorique de l’équivalence
L’équivalence désigne une identité de sens établie dans le discours entre deux unités de traduction de langues différentes dont la fonction discursive est identique ou presque identique. Parmi les auteurs qui se sont penchés sur l’équivalence, on cite Vinay et Darbelnet (1958), Jakobson (1959), Nida (1964). Suivant Vinay et Darbelnet (1958), traduire c’est transférer le sens d’une langue source vers une langue cible, tant au niveau du lexique, de l’agencement (morphologie, syntaxe) ou du message. Leur méthode de traduction comporte sept procédés de traduction qui se divisent du point de vue de la stratégie de traduction en deux catégories : la traduction directe (littérale) et la traduction oblique. Les procédés directs ont recours à l’emprunt, au calque et à la traduction littérale. Les procédés obliques sont : la transposition, la modulation, l’équivalence et l’adaptation. Selon Vinay et Darbelnet, l’équivalence permet de rendre compte d’une même situation en mettant en oeuvre des moyens stylistiques et structuraux entièrement différents[2].
Pour Nida (1964), s’inspirant des travaux de Chomsky (1957) et abordant l’équivalence du point de vue de la sociolinguistique, il distingue l’équivalence formelle de l’équivalence dynamique[3]. Dans le contexte de l’équivalence formelle, le traducteur s’attache à reproduire autant la forme que le message du texte source, c’est-à-dire il respecte au plus près les structures lexicales et grammaticales du texte source. D’après Nida, ce type d’équivalence aboutit à des textes difficiles à lire et à comprendre.
Dans le contexte de l’équivalence dynamique, le traducteur s’efforce de susciter sur le récepteur du texte cible le même effet que celui ressenti par le récepteur du texte source. Le traducteur qui privilégie l’équivalence dynamique accorde la primauté à l’esprit du message du texte source au moyen de la paraphrase.
Pour la théorie interprétative de l’ESIT ou l’école de Paris, elle insiste sur la traduction contextuelle, mettant en relief l´analyse du sens tel qu´il apparaît dans le discours. Danica Seleskovitch a développé un modèle de traduction en trois étapes : compréhension, déverbalisation et réexpression. Dans le même contexte, Marianne Lederer distingue entre la traduction par l’équivalence et la traduction par correspondance.
Dans La Traduction aujourd´hui (1994), Marianne Lederer résume ainsi les principaux acquis de la théorie interprétative de la traduction : « la théorie interprétative … a établi que le processus de traduction consistait à comprendre le texte original, à déverbaliser sa forme linguistique et à exprimer dans une autre langue les idées comprises et les sentiments ressentis.»[4].
Généralement, la diversité des typologies de l’équivalence montre les différents aspects sous lesquels le concept peut être envisagé.
2- L’équivalence terminologique en traductologie juridique
La traduction juridique a connu une évolution considérable dans les différents pays au niveau de l’opération de la traduction et des recherches traductologiques. Ces recherches ont été élaborées par des chercheurs comme le canadien Jean Claude Gémar, le français Gérard Cornu et le suisse Claude Bocquet. Ils ont le mérite de fonder la traduction juridique comme une traduction spécialisée qui obéit à des fondements méthodiques spécifiques. Le canadien Jean Claude Gémar a montré les différents aspects de l’équivalence terminologique à savoir[5] :
- parfaite
- Partielle
- Inexistante ( solution : l’utilisation de l’emprunt ou la création d’un nouveau terme)
Ainsi, Claude Bocquet, dans son oeuvre intitulée La traduction juridique : Fondement et méthode montre que le droit a généré dans chaque langue, dans chaque culture et dans chaque pays, une terminologie et une phraséologie propres à son domaine de spécialité.[6] Cette terminologie assure à la traduction juridique le passage et l’interaction entre les éléments des diverses langues.
Pour Gérard Cornu la terminologie juridique est formée de quelque 10 000 termes (simples ou composés) ayant un ou plusieurs sens au sein du droit. Parmi ces 10 000 termes juridiques, il n’y en a qu’environ 400 d’appartenance exclusivement juridique, c’est-à-dire des termes n’ayant pas de sens autre que juridique.[7]
- Exemples 🙁in/aliénabilité, il/licite, procuration, greffier, intimé, judiciaire, pourvoi;
- Le droit successoral (testament, ..), le droit du crédit (cautionnement, caution, crédit-bail, hypothèque…) ou le droit contractuel (créancier, débiteur, bailleur, loyer…).
Par contre, tous les autres termes juridiques sont des termes de double appartenance qui ont au moins un sens juridique, mais aussi au moins un sens extra-juridique. C’est ce que Gérard Cornu qualifie de polysémie externe. La terminologie juridique diffère d’un système juridique à l’autre et d’un système linguistique à l’autre. Chaque système juridique possède sa propre terminologie qui évolue en fonction des changements que connaît le système du droit, la culture et la société.
II.ANALYSE COMPARATIVE DE L’ÉQUIVALENCE TERMINOLOGIQUE EN CORPUS PARALLÈLE DE TRADUCTION DU TEXTE LEGISLATIF MAROCAIN DOC
Le droit marocain se caractérise par la diversité de ses sources : La coutume, l’Islam, la loi, la jurisprudence et la doctrine.[8] La traduction juridique marocaine est apparue à l’aide du contact avec les systèmes juridiques étrangers pendant des périodes historiques variées : précoloniale, coloniale et la période contemporaine. La période coloniale a beaucoup influencé la culture marocaine à la fois par le bilinguisme et le bilinguisme juridique qui ont marqué l’élaboration des lois, les règlements, la jurisprudence et la doctrine.
Le discours juridique marocain acquiert sa spécificité de sa langue et de sa terminologie spécialisées. Le système juridique français est différent du système juridique arabe au niveau des sources et de la terminologie. Cette situation exige du traducteur la recherche de l’équivalence juridique à la fois dans le système linguistique et juridique français mais aussi dans le système linguistique et juridique arabe. Cette terminologie est utilisée d’une manière particulière dans les différentes situations juridiques avec des significations qui diffèrent du français vers l’arabe.
Le travail du traducteur juridique est de trouver l’équivalence du terme défini dans la langue d’origine. Il doit saisir les contenus du domaine de spécialité du droit dans les deux langues dans lesquelles il travaille. De même, la structure socioculturelle oriente en grande partie l’interprétation juridique soit au niveau terminologique ou discursif. C’est ce qu’on va voir dans les grilles d’analyse ci-dessous :
Pour traduire les termes juridiques de l’article 2 et son contenu, le traducteur a utilisé le calque et la traduction littérale. Le terme “capacité”, de la langue générale est traduit en arabe par le terme juridique spécialisé : ” الأهلية “. Le législateur signifie dans cet article « la capacité civile » parce que ce terme est polysémique qui peut signifier : capacité de disposer ou d’aliéner, capacité de s’obliger, capacité d’ester en justice, capacité matrimoniale, capacité de jouissance, capacité de rétention ou capacité contributive.
Le calque et la traduction littérale sont les procédés de traduction les plus utilisés par le traducteur pour traduire les termes juridiques et l’article 23. La traduction du terme “offre” sera mieux réalisée, si le traducteur utilise le terme ” العرض ” en arabe au lieu de ” الإيجاب “. De même, le terme “délai” est traduit en arabe par” ميعاد ” qui n’est pas adéquat, le terme ” أجل ” est le plus équivalent. Le terme ” paiement” de l’article 75 est traduit en arabe par l’équivalence ” الوفاء ” au lieu du terme ” الأداء “.
Grille d’analyse de l’article 3
L’utilisation du calque et la traduction littérale pour traduire la terminologie pour traduire le contenu de l’article. La conservation de la même structure syntaxique malgré la différence des systèmes linguistiques du français et de l’arabe. L’étoffement apparaît dans la première phrase de l’article cible qui est réduite en utilisant un seul verbe en arabe: “تخضع” et l’ajout du segment : “أحواله الشخصية بغير ذلك” à la fin de cette unité de traduction. La stratégie de traduction est formelle puisque le traducteur a utilisé des procédés directs de traduction.
Grille d’analyse de l’article 37
Dans la grille de l’article 37, on remarque que le traducteur a traduit le verbe” faire ” qui appartient à la langue générale par un verbe qui fait partie de la langue spécialisée qui est “contracter “. La transposition est utilisée dans le changement de la catégorie grammaticale du nom “déclaration” en français par le verbe“يصرح “ en arabe. L’étoffement apparaît dans l’ajout d’un ou plusieurs segments de traduction.
Grille d’analyse de l’article 189
L’alignement de l’article 189 ci-dessous nous a permis de remarquer que les termes juridiques de cet article sont traduits par le procédé du calque. Dans l’article source le législateur a utilisé le terme ” transport des obligations”. Le terme “transfert des obligations” est le plus pertinent. Il est traduit en arabe dans l’article source par : “انتقال الالتزامات “.
Grille d’analyse de l’article 417
L’utilisation du procédé du calque pour traduire la terminologie. Le traducteur a traduit “acte authentique” par “ورقة رسمية “. L’équivalent “عقد رسمي ” est le plus adéquat pour marquer l’équivalence et la précision et pour montrer qu’il s’agit d’un acte juridique qui porte des effets juridiques.
Grille d’analyse de l’article 460 :
Le traducteur a employé les procédés du calque et la traduction littérale pour traduire à la fois la terminologie et le contenu de l’article. L’étoffement apparaît dans la suppression du segment :” devant les juridictions françaises établies dans le protectorat français du Maroc.” pour adapter le texte juridique au contexte nouveau du Maroc indépendant. La stratégie de traduction adoptée dans cet article est fonctionnelle.
Grille d’analyse de l’article 1133
Les termes juridiques sont traduits par le calque et le contenu de l’article est traduit littéralement. On remarque que le terme ” caution” peut être traduit soit par “الكفيل “ ou le terme ” الكفالة “ comme c’est le cas dans l’article ci-dessus.
Grille d’analyse de l’article 1170
Les termes juridiques sont traduits par le calque et le contenu de l’article est traduit littéralement. On remarque que le terme “nantissement” est un terme simple traduit par un terme composé “الرهن الحيازي ” en arabe. Dans ce cas, on peut parler de la traduction par l’équivalence.
Grille d’analyse de l’article 1215
Les termes juridiques sont traduits par le calque. On remarque que le verbe “libérer” qui appartient à la langue générale est traduit par le terme: “يبرئ ذمة ” qui appartient à la langue juridique spécialisée. Le sens de l’article est traduit par l’équivalence.
III-RESULTATS D’ANALYSE COMPARATIVE DE L’EQUIVALENCE TERMINOLOGIQUE EN TRADUCTION DANS LE DISCOURS JURIDIQUE MAROCAIN
Le traducteur officiel a traduit les effets juridiques de l’article source du français vers l’arabe par des procédés directs et parfois obliques pour que l’article cible en arabe soit équivalent. Les choix de traduction juridique s’appliquent à plusieurs niveaux : terminologique, syntaxique, sémantique, stylistique mais aussi discursif. L’équivalence terminologique permet d’assurer l’équivalence du texte traduit qui doit rendre efficacement le contenu et les effets juridiques.
Malgré la domination de la stratégie formelle pour traduire le dahir des obligations et des contrats, certains articles sont traduits par l’équivalence fonctionnelle. Les juristes et les traducteurs officiels suivent la tendance formelle ou sourcière pour traduire le texte législatif et le droit marocain en général. Le traducteur officiel donne la priorité à la langue et la culture source sans négliger l’ouverture sur la stratégie fonctionnelle comme une autre vision de traduction qui donne des solutions opérationnelles à l’opération de traduction. L’équivalence fonctionnelle donne plus d’importance aux facteurs extralinguistiques à savoir le niveau culturel, la jurisprudence, l’évolution du droit et l’acceptabilité du récepteur.
On peut dire que la traduction juridique marocaine est une traduction qui adopte l’équivalence formelle avec des exceptions de l’équivalence fonctionnelle. Le travail sur la terminologie juridique peut être considéré comme une valeur ajoutée qui fournit des ressources terminologiques pour le travail du traducteur et sa documentation pour avoir une vision de l’équivalence terminologique lors de l’opération de la traduction.
En outre, les définitions juridiques de la terminologie du corpus parallèle de traduction jouent un rôle très important pour déterminer avec précision la signification de leur usage dans le domaine juridique auquel appartient le discours source. La définition légale détermine le sens d’un terme par rapport à son usage et le spécifie ou le généralise par rapport au texte de loi.
De même, la définition de la terminologie juridique représente une modalité plus importante pour assurer la précision des termes juridiques dans les textes de loi, surtout dans le cas des termes qui proviennent du vocabulaire général. L’importance donnée à la définition juridique par le législateur pour légiférer le texte juridique facilitera énormément le travail du traducteur pour atteindre l’équivalence souhaitée.
CONCLUSION
Donc, en se basant sur l’analyse comparative du corpus parallèle de traduction, la stratégie de traduction suivie est une stratégie formelle pour traduire les articles du texte législatif. Le traducteur officiel a employé les procédés directs de traduction à savoir le calque pour traduire la terminologie juridique et le procédé de la traduction littérale pour traduire le contenu des articles et leurs effets juridiques. Le traducteur a cherché, parfois à traduire les effets juridiques de l’article source par des procédés directs ou obliques pour que l’article cible soit équivalent à l’article source. Les procédés du calque et de la traduction littérale sont les procédés les plus dominants dans la traduction des articles du texte législatif étudié.
La traduction réalisée se base sur la forme pour réexprimer et reformuler en arabe la terminologie et le contenu juridique en conservant l’équivalence des effets juridiques du texte législatif. Si le discours juridique tente toujours la transcendance et l’abstraction pour saisir les dimensions les plus diverses : sociale, culturelle, politique et économique, cette situation ne devra pas être un prétexte pour isoler ce droit de la société et le rendre l’affaire de l’élite des juristes.
A notre avis, le temps est venu pour travailler sur la clarté et la précision du droit, sa terminologie et sa traduction comme expression de la volonté et de la conscience collective de la société marocaine.
Donc, les perspectives futures exigent d’élargir le champ de la recherche scientifique de la traduction juridique au Maroc puisque cette traduction évolue rapidement, quantitativement et qualitativement. Cela implique de développer une approche traductologique de la traduction du droit fondée sur l’équivalence comme stratégie de traduction qui prend en considération tous les éléments et les situations du discours juridique et sa traduction afin de promouvoir le discours juridique marocain et sa langue spécialisée en arabe face à d’autres systèmes juridiques qui interrogent notre intelligence traductionnelle dans un monde régi par la mondialisation.
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[1] DELISLE, JEAN (1984). L’analyse du discours comme méthode de traduction, Ottawa, Éditions de
l’Université d’Ottawa, p. 44
[2] VINAY et DARBELNET. (1958). La stylistique comparée du français et de l’anglais, Paris. Didier. p. 45- 46
[3] Nida, Eugene. Towards the Science o f Translating. 1964. P. 159
[4] LEDERER MARIANNE. (1994). La traduction aujourd’hui, Modèle interprétatif, Paris : Hachette.
[5] GEMAR JEAN-CLAUDE, (1991). « Terminologie, langue et discours juridiques. Sens et signification du langage du droit» Meta : journal des traducteurs, vol. 36, n° 1, 1991, p. 275-283. URI: http://id.erudit.org/iderudit/002843ar
[6] BOCQUET CLAUDE. (2008). La traduction juridique: Fondement et méthode, Bruxelles, édition. Traducto.
[7] CORNU GERARD, (2005). Linguistique juridique, Paris, Domat Montchrestien, p. 16
[8] AZZIMAN OMAR. (1989). La tradition juridique islamique, http://books.openedition.org/iremam/2429